Une mise aux normes calculée au plus jus Une mise aux normes calculée au plus juste
Joël et Gérard Richard ont modifier en partie leurs étables entravées. Ils ont aussi construit deux bâtiments sur aire paillée.
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«Nous ne voulions pas condamner nos bâtiments car ils convenaient à notre organisation», explique Gérard Richard, de Saint-Symphorien-de-Marmagne, dans la Saône-et-Loire. Avec son frère Joël, installé au Creusot, il possède 86 charolaises. Sur les deux sites distants de 15 km, chacun conduit une partie du troupeau.
«Le facteur limitant pour mes installations, c'était la capacité de ma fosse à lisier. Je logeais 61 vaches et 12 génisses dans mon étable. Après les calculs de la mise aux normes, je ne pouvais plus en loger que 27.» La construction d'une fosse complémentaire aurait coûté à elle seule 31.500 euros. «Ces frais auraient été totalement à ma charge puisque je suis locataire», déclare Gérard. Comme le propriétaire consentait à participer au financement du nouveau bâtiment complémentaire de 32 vaches et 10 génisses, les deux éleveurs ont envisagé de construire une stabulation en grande partie eux-mêmes. Les matériaux pour la maçonnerie, le bardage et tout l'aménagement intérieur ont coûté 25.000 euros à Gérard et Joël. La charpente et la toiture, pour 31.000 euros, ont été réglées par le propriétaire.
Des investissements personnels énormes
«L'autoconstruction nous a permis de réaliser beaucoup d'économies, mais c'est au prix d'investissements personnels énormes, insiste Gérard. Nous avons beaucoup travaillé les week-ends et le soir très tard pour être prêts à temps. J'ai aussi dû négliger des travaux d'entretien des abords de mon exploitation.» Seules la mise en place des structures métalliques, la pose des chéneaux et l'électricité ont nécessité l'intervention d'artisans.
Chez Joël, l'étable entravée a été aménagée pour loger des bovins d'un an en cases paillées. Il a fallu casser les bétons existants afin de garder une hauteur suffisante sous le plancher de la grange. La stabulation des génisses, construite en 1999, a été agrandie et accueille aujourd'hui 27 vaches (un lot de 16 et un lot de 11) et 10 génisses.
Chez Gérard, l'étable entravée avec un système d'attaches hollandaises a été conservée. Elle abritera moins de vaches, mais elle est équipée d'une caméra pour surveiller les vêlages l'hiver et ne demande pas de frais de fonctionnement, au contraire de la nouvelle étable qui consomme 180 kg de paille par jour.
De nouvelles contraintes
Il ne reste donc plus beaucoup d'animaux à l'attache. «Pourtant, cette conduite me convenait, explique Gérard, ainsi qu'aux animaux. Mais, après un hivernage, j'apprécie aussi la conduite en lots. Même si elle nous a obligés à écorner tous les animaux. C'est une épreuve, aussi bien pour nous que pour les animaux, mais le troupeau est plus calme maintenant et nous travaillons plus en sécurité», précise Gérard qui était pourtant totalement opposé à cette pratique. Un point négatif subsiste et concerne la consommation de paille des nouvelles installations, alors que Joël et Gérard ne produisent que 1,5 ha de triticale. «Les 9 ha de paille, que nous pressons chez un collègue céréalier, n'assurent plus nos besoins. Mais j'en consomme beaucoup moins que mon frère qui utilise une pailleuse. Cette machine «hache» trop la paille et ne forme pas une bonne litière», explique Gérard qui utilise son petit chargeur pour déposer la balle dans la case. «Je ne perds pas mon temps, ajoute-t-il, et je ne fais pas de poussière malsaine pour les animaux, qui pourrait en outre boucher les trous des panneaux en bardage ajouré.» Résultat: 5 kg de paille suffisent à maintenir les animaux propres.
Chez Joël, la chaîne de curage de l'ancienne étable entravée était usée et a été recyclée en barres au garrot. Bien tendue et réglable, elle autorise les animaux à passer la tête juste en dessous.
S'équiper pour bâtir efficacement«Les travaux ont été longs, mais nous nous sommes équipés pour ne pas trop souffrir physiquement», relate Gérard. L'achat du tractopelle a permis d'effectuer le terrassement. Ce dernier participera aussi à tous les gros travaux de maçonnerie. «Je ne regrette pas mon investissement, déclare Gérard. Il nous a permis d'économiser beaucoup de nos forces. Les moellons, livrés en palettes étaient toujours hissés à la bonne hauteur par le tractopelle.» Le Gaec a acheté ce matériel d'occasion 18.500 euros et cet outil trouve encore de multiples autres fonctions sur l'exploitation. «Il me permet d'empiler mes bottes rondes sur cinq rangs», précise Gérard qui a fixé un «pic» sur un godet du bras arrière de l'engin. «Je peux ainsi loger plus d'une centaine de bottes supplémentaires. Il sert également d'enfonce-pieux et pour curer les fossés. Rien qu'en terrassement, nous avons économisé 10.000 euros.»
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Photo de gauche - Le tractopelle acheté d'occasion trouve de multiples usages sur l'exploitation.
Photo de droite - Un pic a été soudé sur l'un des godets et permet d'empiler les bottes sur cinq rangs.
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